L'Union européenne (UE) a officiellement approuvé mardi l'imposition de droits de douane sur les véhicules électriques (VE) fabriqués en Chine, à la suite d'une enquête qui a divisé le bloc et provoqué des représailles de Pékin.

La Commission européenne a fixé des taux allant de 7,8 % pour Tesla à 35,3 % pour le chinois SAIC et d'autres producteurs jugés non coopératifs à l'enquête antisubventions de l'UE. Ces frais s'ajouteront au tarif standard de 10 % sur les importations d'automobiles.

L'UE prévoit de publier sa réglementation tarifaire plus tard ce mardi ou tôt mercredi.

Les tarifs définitifs ou « définitifs » devraient s’appliquer à partir du lendemain pour une durée de cinq ans.

La Commission a décidé que les tarifs provisoires remontant à juillet ne seraient pas collectés. Les entreprises avaient pu les couvrir avec une garantie bancaire.

L'imposition de droits de douane fait suite à un vote sur la proposition de la Commission concernant les tarifs définitifs par les 27 membres de l'UE le 4 octobre, avec 10 voix pour, cinq contre et 12 abstentions.

La Commission s'est déclarée prête à continuer de négocier une alternative aux tarifs douaniers avec la Chine, même une fois ceux-ci imposés. Les deux parties ont convenu d’un neuvième cycle de négociations techniques, même si l’UE a déclaré qu’il restait « d’importantes divergences ».

L'exécutif européen a déclaré le mois dernier qu'il pourrait réexaminer les engagements en matière de prix – qui impliquent des prix d'importation minimaux et généralement des limites de volume – après avoir précédemment rejeté ceux proposés par les entreprises chinoises.

Les précédents accords de prix minimum conclus par l’UE concernaient des produits homogènes plutôt que des produits complexes tels que les voitures. La Commission estime qu'un prix minimum unique ne suffirait pas à compenser les dommages causés par les subventions.

Il se peut également que cela doive être différent pour les producteurs distincts, en fonction de la valeur des ventes et de la réception des subventions.

Pékin a mis en garde à plusieurs reprises la Commission contre des négociations séparées avec les constructeurs de véhicules électriques. Plusieurs fabricants ont autorisé la Chambre de commerce chinoise des machines et de l'électronique à négocier en leur nom.

La Commission a assuré que toute alternative doit être conforme aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), être adéquate pour éliminer les dommages dus aux subventions et être exécutoire.

La Commission européenne pourrait procéder à une « révision intermédiaire » après un an des tarifs

Dans une mesure considérée comme des représailles, la Chine a lancé des enquêtes antidumping sur les exportations de porc et de brandy de l'UE, ainsi qu'une enquête antisubventions sur les produits laitiers, mais n'a encore imposé aucune mesure.

L'UE a lancé un appel auprès de l'OMC en septembre contre l'enquête sur les produits laitiers.

Le ministère chinois du Commerce a également rencontré des constructeurs automobiles et des associations industrielles pour discuter de l'augmentation des droits d'importation sur les gros moteurs à essence, ce qui frapperait plus durement les producteurs allemands.

Les exportations allemandes de véhicules équipés de moteurs de 2,5 litres ou plus vers la Chine se sont élevées à 1,2 milliard de dollars l'année dernière, selon les données des douanes chinoises.

Toute entreprise ne faisant pas partie de l'échantillon de BYD, Geely et SAIC et souhaitant avoir son propre tarif individuel peut demander un « réexamen accéléré » juste après l'imposition des mesures finales. Un tel réexamen devrait durer au maximum neuf mois.

La Commission peut également procéder à un « réexamen intermédiaire » après un an si les mesures ne sont plus nécessaires ou si elles ne suffisent pas à contrecarrer les subventions.

La Commission enquête souvent pour savoir si les producteurs éludent les droits de douane en exportant des pièces destinées à être assemblées dans d'autres pays. Pour l'UE, un tel contournement existe si 60 % ou plus de la valeur des pièces sont importées du pays soumis aux droits et si la valeur ajoutée lors de l'assemblage ne dépasse pas 25 %.

Les entreprises peuvent contester ces mesures devant la Cour de justice de l'Union européenne. La Chine a déjà déposé un recours auprès de l'OMC. Les deux voies juridiques peuvent prendre plus d’un an.

La Commission s'est déclarée convaincue que son enquête et ses mesures sont compatibles avec les règles de l'OMC.

Avec les informations de Reuters

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