La multinationale américaine ExxonMobil a poursuivi l’Union européenne (UE) pour tenter de bloquer la nouvelle taxe sur les bénéfices exceptionnels des compagnies pétrolières, estimant que Bruxelles a outrepassé son pouvoir légal d’imposer la taxe.
Comme il a avancé Financial Timesles filiales allemande et néerlandaise d’Exxon ont intenté mercredi une action en justice devant le Tribunal de l’Union européenne, dans laquelle la société objecte que la Commission et le Conseil de l’UE ont fait usage de leurs pouvoirs d’urgence.
Ces pouvoirs sont régis par l’article 122 du traité sur le fonctionnement de l’UE, qui prévoit que les États membres peuvent approuver la législation directement au sein de la Commission, sans passer par le Parlement européen, « notamment si des difficultés graves surviennent dans l’approvisionnement de certains produits, notamment dans le domaine de l’énergie ».
Cependant, dans son procès, la société a fait valoir que la taxation des bénéfices exceptionnels de la société ne résoudrait pas les pénuries d’approvisionnement, de sorte que la Commission et le Conseil ont commis une erreur en utilisant leurs pouvoirs d’urgence.
Exxon, qui a calculé en novembre que cette nouvelle taxe représentera 1 882,6 millions d’euros (2 000 millions de dollars), a souligné que la taxe est « contre-productive » et qu’elle va saper « la confiance des investisseurs, décourager les investissements et accroître la dépendance à l’énergie importée ».
Les gouvernements de l’Union européenne se sont mis d’accord en septembre sur de nouvelles mesures d’urgence pour réduire les factures d’électricité, dont une nouvelle taxe sur les compagnies pétrolières, définie comme la « contribution de solidarité », qui imposera 33% des bénéfices extraordinaires des compagnies pétrolières et gazières et des le secteur du raffinage en 2022 comme en 2023.
Dans le texte, l’UE définit ces bénéfices comme des bénéfices qui dépassent 20 % de la moyenne enregistrée au cours des quatre dernières années.
Avec le nouveau plafonnement des avantages extraordinaires pour les énergéticiens, notamment la limitation du prix des énergies renouvelables et ce taux, la Commission européenne estime lever 140 000 millions d’euros.
Le Tribunal devra désormais décider s’il doit statuer sur la demande de l’entreprise, dans le cadre d’une procédure qui pourrait atteindre la Cour de justice de l’UE (CJUE) et durer une grande partie de 2023, selon le tribunal. Financial Times.