SAIC Motor, l'un des principaux constructeurs automobiles chinois, a demandé jeudi à la Commission européenne (CE) de « reconsidérer sa décision » d'imposer des droits de douane provisoires sur les véhicules électriques chinois.

L’entreprise, principale touchée par les tarifs annoncés ce mercredi, a qualifié aujourd’hui cette mesure dans un communiqué de « violation des principes de l’économie de marché et des règles du commerce international » et a exprimé sa « profonde déception ».

Les tarifs, allant de 17,4% à 38,1%, en plus du tarif standard de 10%, entreront en vigueur le 4 juillet et affecteront de manière significative SAIC Motor, qui est soumis au tarif le plus élevé pour non-coopération avec l'exécutif communautaire, comme confirmé par la CE.

« Nous comptons sur l'innovation technologique et non sur les subventions gouvernementales pour offrir des produits verts et respectueux de l'environnement de qualité aux consommateurs en Chine et dans plus de 100 pays et régions », indique le communiqué.

SAIC Motor a exhorté la CE à « reconsidérer sa décision » et à engager un « dialogue constructif » avec les partenaires mondiaux de l’industrie automobile, y compris la Chine, pour trouver des solutions qui favorisent « une concurrence équitable et un développement durable ».

« Nous espérons sincèrement que l'UE écoutera attentivement les voix des constructeurs automobiles chinois et allemands et évitera résolument d'établir des barrières commerciales artificielles pour les véhicules à énergies nouvelles », souligne la publication de l'entreprise, qui a connu une baisse boursière de 1,55% ce jeudi.

Le constructeur automobile chinois SAIC, le plus grand touché par les droits de douane en Europe, demande un réexamen

« SAIC est très dépendante du marché européen et n'a pas encore l'intention de localiser sa production, elle sera donc fortement affectée », a déclaré Ilaria Mazzocco, du groupe de réflexion américain CSIS, citée par le journal South China Morning Post.

Cette déclaration intervient après que l'Association des constructeurs automobiles chinois a qualifié jeudi les tarifs d' »inacceptables », tout en critiquant l'enquête menée par les autorités européennes.

L'Association a exprimé dans un communiqué publié sur son compte officiel du réseau social Wechat sa « déception » face à ce qu'elle considère comme une « distorsion des résultats de l'enquête » du bloc communautaire, tout en assurant que « l'industrie automobile de Chine a a collaboré activement, en fournissant toute la documentation requise par les autorités chargées de l’enquête.

L'exécutif communautaire a fondé sa décision sur les résultats préliminaires de l'enquête débutée en octobre dernier pour déterminer dans quelle mesure la pénétration des véhicules électriques du géant asiatique sur le marché communautaire a affecté les constructeurs européens.

À la suite des enquêtes, il a été conclu que la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques « bénéficie, dans une large mesure, de subventions injustes en Chine » qui « représentent une menace clairement prévisible et imminente pour l’industrie européenne ».

Le ministère chinois du Commerce a exhorté mercredi l'exécutif communautaire à corriger immédiatement ses « pratiques erronées », critiquant la décision de Bruxelles pour son « manque de base factuelle et juridique ».

Ces dernières semaines, la presse d'État chinoise a avancé d'éventuelles représailles de la part de la Chine, comme une augmentation des taxes sur l'importation de véhicules de grosse cylindrée ou des enquêtes antidumping contre des produits laitiers ou porcins en provenance d'Europe. Cette dernière affecterait particulièrement l’Espagne, puisqu’elle est le principal exportateur de porc vers ce pays asiatique.

Avec des informations de l'EFE.

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