Le constructeur automobile français Renault et son partenaire japonais Nissan Motor doivent officiellement dévoiler un accord pour remodeler leur alliance à Londres le 6 février, ont-ils rapporté jeudi à Reuter deux sources proches du dossier.
Les dirigeants des deux sociétés se sont rencontrés par vidéoconférence jeudi lors d’un conseil d’administration de l’alliance, après des mois d’intenses négociations sur la manière de réaligner leur partenariat de longue date. Ils ont opté pour ce format – plutôt que de faire voyager le PDG de Renault Luca de Meo et son président Jean-Dominique Senard au Japon – parce que les pourparlers ont bien avancé, ont indiqué des sources. Reuter.
Les conseils d’administration des deux sociétés devraient encore approuver individuellement un accord potentiel après la réunion de jeudi.
Renault souhaite que le constructeur automobile japonais investisse dans sa nouvelle activité de véhicules électriques, tandis que Nissan souhaite que Renault, son principal actionnaire, vende sa participation d’environ 43% et place l’alliance de 23 ans sur un pied d’égalité.
Renault a toujours refusé de commenter publiquement les discussions avec son partenaire japonais, tandis qu’un porte-parole de Nissan s’est refusé à tout commentaire jeudi.
Le journal français Le Figaro a rapporté mercredi soir que les entreprises annonceraient 4 à 5 projets communs pour relancer l’alliance. Renault avait proposé de collaborer sur entre 10 et 15 projets, selon le journal.
Investir dans la plate-forme commune des deux sociétés en Inde est l’un des projets communs qui devrait faire partie d’un accord plus large, a déclaré une source à Reuters.
La forme future de l’alliance franco-japonaise a des implications pour les deux entreprises, ainsi que pour leur partenaire junior, Mitsubishi Motors Corp. Elle souligne également comment l’immense bouleversement technologique dans l’industrie automobile oblige les entreprises à s’associer et à rivaliser avec un nombre vertigineux des nouveaux arrivants et des entreprises technologiques.
Renault, par exemple, a déclaré qu’il s’associerait à des entreprises allant du chinois Geely Automobile Holdings au géant des semi-conducteurs Qualcomm Inc.
Renault travaille séparément pour conclure un accord avec Geely et faire appel au producteur de pétrole saoudien Aramco en tant qu’investisseur et partenaire pour développer des moteurs à essence et des technologies hybrides, a-t-il rapporté. Reuter.
Nissan craint que la technologie qu’il a développée en partenariat avec Renault ne fuie vers les partenaires du constructeur automobile français dans sa restructuration, selon Reuter.