Les investisseurs canadiens ont exprimé leurs inquiétudes concernant la réforme du système judiciaire promue par le gouvernement pour élire les juges et la Cour suprême par vote populaire, a déclaré à EFE l'ambassadeur du Canada au Mexique, Graeme C. Clark.

Interrogé sur la réforme, avant l'inauguration du forum d'affaires Mexique-Canada « CanCham Day 2024 », Clark a indiqué que la réforme judiciaire, qui vise l'élection des postes judiciaires par vote populaire au Mexique, est une source d'inquiétude parmi les investisseurs.

« J’ai entendu ces inquiétudes ce matin. Donc tout ce que je fais, c'est écouter ce que nos investisseurs disent à ce sujet et il y a des inquiétudes », a déclaré Clark.

En ce sens, il a souligné que la réforme judiciaire peut affecter ce « lien de confiance » entre les investisseurs et le gouvernement du Mexique.

« Un investissement est un signe de confiance. « Je vais investir dans votre pays, je vais, je ne sais pas, construire une usine ou investir dans une entreprise mexicaine », a ajouté le diplomate.

L'ambassadeur a toutefois précisé que son « intérêt est de transmettre les préoccupations du secteur privé canadien » sans intervenir dans les affaires du Mexique.

« En tant que diplomate, je suis très sensible à tout commentaire qui pourrait être considéré comme une ingérence dans les affaires du Mexique et ce n'est certainement pas le but », a déclaré Clark.

De même, Clark a déclaré que la réforme judiciaire est une question que l'ambassade du Canada suit « avec beaucoup d'intérêt ».

« C'est le rôle d'un diplomate d'ambassade de suivre l'évolution des événements et des initiatives qui pourraient avoir un impact sur nous », a noté Clark.

Quelques instants auparavant, l'ambassadeur des États-Unis au Mexique, Ken Salazar, avait averti que la réforme judiciaire mettrait en danger la démocratie et les relations commerciales entre les deux pays, « qui dépendent de la confiance des investisseurs dans le cadre juridique mexicain ».

Lors d'une conférence de presse, Salazar a estimé que « l'élection directe et politique des juges » pourrait affaiblir « les efforts visant à faire de l'intégration économique de l'Amérique du Nord une réalité ».

Le positionnement des ambassadeurs nord-américains intervient alors que des agences de notation comme Fitch et des entités comme CitiBanamex ou Morgan Stanley mettent également en garde contre le risque d'approuver les réformes proposées par le président Andrés Manuel López Obrador, en particulier celle du système judiciaire.

La révision du Traité Mexique-États-Unis-Canada (ACEUM) aura lieu en 2026, un an après l'éventuelle première élection des juges au Mexique, prévue en 2025.

Avec les informations de l'EFE

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