La Commission européenne (CE) a accusé lundi la société mère de Facebook, Meta, d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché des petites annonces en ligne en accordant de prétendus avantages indus au service de Facebook dans ce secteur, Marketplace.

« La Commission s’oppose à ce que Meta relie son service de petites annonces en ligne, Facebook Marketplace, à son réseau social personnel, Facebook. La Commission craint également que Meta n’impose des conditions commerciales inéquitables aux concurrents de Facebook Marketplace pour son propre bénéfice », a déclaré l’exécutif communautaire dans un communiqué.

Bien que Bruxelles « ne préjuge pas du résultat de l’enquête » en adressant cette communication des griefs à Meta, elle prévient que, si ses soupçons se confirmaient, le comportement de Meta serait anticoncurrentiel selon les traités européens, qui interdisent l’abus de position de marché dominante et que Meta possède à la fois sur le marché des médias sociaux et sur les réseaux publicitaires des marchés en ligne.

Concrètement, Bruxelles s’interroge sur le fait que Meta ait lié Facebook Marketplace à Facebook en tant que réseau social, son produit phare, puisqu’il implique que les utilisateurs du réseau aient un accès automatique à Marketplace, qu’ils le veuillent ou non, un « avantage substantiel » que « ses concurrents ils ne peut pas atteindre. »

Bruxelles estime également que Meta impose unilatéralement des conditions injustes aux autres concurrents des services de petites annonces en ligne, tant sur Facebook que sur Instagram, dont il est également propriétaire.

Les conditions d’utilisation de ces géants des réseaux sociaux autorisent, selon la Commission, Meta à utiliser les données des publicités de ses concurrents au profit de sa Marketplace, ce qui pour Bruxelles est « injustifié, disproportionné et inutile » pour fournir ces services sur les plates-formes Meta.

« Ces conditions font peser une charge sur la concurrence et ne profitent qu’à Marketplace », estime la Commission.

L’étape que la Commission a franchie aujourd’hui consiste à envoyer à Meta ce que l’on appelle la « déclaration graphique », dans laquelle elle informe par écrit de ses objections à un éventuel comportement monopolistique et à laquelle l’entreprise peut répondre par écrit ou demander une audition pour exprimer votre point de vue.

L’amende éventuelle, si la Commission finit par conclure qu’il existe des preuves suffisantes d’une infraction, peut s’élever jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial annuel de l’entreprise. Dans le cas de Meta, en 2021, ce chiffre s’élevait à près de 118 000 millions de dollars, de sorte que la sanction potentielle pourrait être d’environ 11 800 millions de dollars.

Il n’y a pas de délai légal pour mettre fin à une enquête antitrust.

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