La Chine a annoncé ce vendredi l'ouverture d'une enquête antitrust contre la société américaine Qualcomm liée au rachat de la société israélienne Autotalks, sur fond de regain de tensions dans la guerre commerciale avec les Etats-Unis.

Le principal organisme de régulation du marché de la puissance asiatique a annoncé l'ouverture d'une enquête sur la prétendue violation, par Qualcomm, des lois antitrust chinoises lors de l'acquisition de la société de production de semi-conducteurs susmentionnée.

L'enquête sur l'un des géants mondiaux de la production de puces et autres composants de haute technologie intervient au milieu de la lutte entre Pékin et Washington pour la domination du secteur technologique, l'un des axes de la guerre commerciale que se livrent les deux pays depuis le début de l'année.

L'Administration d'État pour la régulation du marché a indiqué dans un bref communiqué que Qualcomm avait procédé au rachat d'Autotalks sans déclarer la concentration des actifs des deux sociétés, ce qui pourrait violer la réglementation chinoise.

Le géant américain concentre près de la moitié de ses ventes mondiales entre la Chine et la région administrative spéciale de Hong Kong, selon le rapport annuel de l'entreprise.

Qualcomm pourrait être affecté par la nouvelle réglementation chinoise

Qualcomm a annoncé en juin avoir finalisé l'acquisition d'Autotalks, une société israélienne spécialisée dans la fabrication de puces V2X (vehicle-to-every), des dispositifs qui permettent aux véhicules qui en contiennent de communiquer directement entre eux et avec leur environnement.

Cette opération a également suscité des soupçons au sein de l'Union européenne, qui a annoncé en août qu'elle évaluerait l'achat qui, bien qu'il n'ait pas de dimension communautaire, implique la fusion de deux des principaux fournisseurs de semi-conducteurs V2X de l'Espace économique européen.

Dans le cas de la Chine, l'enquête s'inscrit dans la bataille commerciale et technologique avec les États-Unis, qui a également conduit Pékin à faire pression sur les principales entreprises technologiques du pays pour qu'elles cessent d'acheter des processeurs d'intelligence artificielle (IA) à la société américaine Nvidia.

Les médias internationaux ont rapporté jeudi que la Chine avait intensifié ses contrôles douaniers sur les importations de puces avancées, une autre mesure de pression dans la course pour garantir l'autosuffisance technologique du pays et en réponse aux restrictions imposées par Washington sur l'accès des entreprises chinoises aux semi-conducteurs fabriqués aux États-Unis.

Les autorités chinoises ont également annoncé jeudi une nouvelle série de restrictions sur l'exportation de matériaux liés aux terres rares, essentielles à la fabrication de technologies de pointe, et ont ajouté cinq nouveaux métaux à la liste des produits contrôlés.

Les nouvelles mesures interviennent peu avant une réunion prévue entre Xi et Trump fin octobre en Corée du Sud, dans le cadre de la réunion des dirigeants de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC).

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