Miguel Ruiz, président de la Chambre Mexique-Brésil (Camebra), assure que les entreprises brésiliennes évaluent l’investissement sur le marché mexicain avec des plans pour promouvoir la fabrication d’un avion Fabriqué au Mexique (fait au Mexique).
Actuellement, le Mexique compte neuf groupes l’aérospatiale, alors que le Brésil n’en possède qu’un, mais produit déjà des avions complets, précise le représentant de l’entreprise.
« Le Brésil produit déjà un avion et le Mexique pas encore. Nous promouvons donc la production du premier avion mexicain, cherchant évidemment à tirer parti du projet », souligne a.
« Le Brésil est le troisième producteur d’avions au monde », commente-t-il. « Le Brésil a déjà des investissements Embraer ici au Mexique, mais nous recherchons une approche plus proche. »
L’homme d’affaires précise que la fabrication de l’avion au Mexique se ferait avec le soutien d’Embraer ou des entreprises fournisseurs d’Embraer.
« En fin de compte, Embraer a sa technologie, mais elle intègre de nombreuses parties de nombreuses entreprises brésiliennes et internationales », souligne-t-il.
Les entreprises brésiliennes sont également intéressées à investir dans l’industrie automobile, une activité économique dans laquelle le Brésil peut être un partenaire (couple ou partenaire) très approprié pour le Mexique, précise-t-il.
Il existe un fort échange commercial dans l’industrie automobile entre le Mexique et le Brésil : « Environ 40 % du commerce extérieur bilatéral entre le Mexique et le Brésil se fait dans l’industrie automobile et des pièces automobiles », détaille Ruiz.
« Pour se conformer aux règles d’intégration de TMEC, plusieurs entreprises brésiliennes réfléchissent à la possibilité de venir investir au Mexique ou de s’associer à des entreprises mexicaines », explique l’homme d’affaires.
La Chambre Mexique-Brésil travaille avec quelques associations de producteurs brésiliens de pièces automobiles et avec l’industrie nationale des pièces automobiles du Mexique.
« Ils (les Brésiliens) évaluent plus attentivement la question du nearshoring, nous les rapprochons même des entreprises mexicaines qui fabriquent déjà certaines choses, mais n’en fabriquent pas au Brésil », dit-il.
Le Brésil s’intéresse à l’agriculture mexicaine
Le président de Camebra souligne que les entreprises brésiliennes ont déjà des investissements dans le secteur agroalimentaire au Mexique et que d’autres sont recherchées.
« Si on parle du secteur agroalimentaire, je dirais qu’il y a au moins 10 ou 12 entreprises qui évaluent des associations ou des acquisitions au Mexique ou qui relèvent du Greenfield Scheme », révèle Miguel Ruiz.
Les investissements greenfield sont ceux dans lesquels une entreprise établit une nouvelle filiale sur un sol étranger en investissant dans de nouvelles installations telles que des bureaux, des usines, des logements pour le personnel et des centres.
Le Brésil veut participer davantage au marché mexicain et pour cela, des forums, des rapprochements, des alliances et des stratégies sont mis en place entre le secteur agroalimentaire des deux nations, explique Ruiz.
Il ajoute que l’intérêt des hommes d’affaires brésiliens à investir au Mexique est dû à la pertinence du TMEC, ainsi qu’à sa position géographique et à sa proximité avec les États-Unis, l’un des plus gros consommateurs au monde.
Le dirigeant de Camebra souligne la localisation du Mexique par rapport aux États-Unis : lors de la pandémie de Covid-19, les livraisons de produits asiatiques sur le marché américain étaient de 60, 90 ou jusqu’à 120 jours, lorsqu’une entreprise située dans le Bajío ou Nuevo León peut livrer en 4 ou 5 jours.
De plus, commente-t-il, pour les entreprises brésiliennes, il est très clair que le Mexique a un savoir-faire très bon accès au marché américain et dispose de produits à haute valeur ajoutée, d’un capital humain, d’accords commerciaux et d’infrastructures pour exporter.
Pour cette raison, dit-il, pour le Brésil, le Mexique est le joyau de la couronne du commerce extérieur, mais aussi un marché intéressant en soi.
« Au Brésil, nous savons qu’il existe des produits à valeur ajoutée, mais il continue d’être un grand exportateur de marchandises tels que le minerai de fer, la viande et les céréales », explique Ruiz.
En ce sens, les hommes d’affaires brésiliens voient l’opportunité de lui donner un améliorer à la valeur ajoutée de ses marchandises, en travaillant avec le Mexique et en ayant également le marché mexicain comme destination finale.
Ils veulent plus d’importations du Brésil
Le président de la Chambre Mexique-Brésil ajoute que le Mexique importe déjà du poulet brésilien dans le cadre des mesures mises en œuvre pour réduire l’inflation dans l’économie.
« Maintenant, l’intention est d’importer du Brésil, et peut-être d’autres destinations sud-américaines, du porc et du bœuf, probablement aussi du poisson et des céréales, car il existe déjà une tradition (d’apporter) du soja et du maïs », explique Miguel Ruiz.
Pour ce faire, les autorités mexicaines analysent toutes les normes sanitaires des fermes de Santa Catarina et du Rio Grande do Sul —États situés au sud du Brésil— pour autoriser l’importation de bœuf et de porc.
De même, le représentant d’entreprise mentionne que le soja et le maïs sont en grande demande sur le marché mexicain et qu’ils sont conscients qu’il y aura des changements pour l’année à venir concernant la question des grains transgéniques.