L’administration du président américain Joe Biden prévoit de mettre sur liste noire le fabricant chinois de puces mémoire YMTC et 21 « grands » acteurs chinois du secteur des processeurs d’IA jeudi, élargissant sa répression contre l’industrie chinoise des puces informatiques, a rapporté le département du Commerce.

YMTC, longtemps dans le collimateur du gouvernement américain, sera ajouté à la liste par crainte de détourner la technologie américaine vers les géants chinois de la technologie Huawei et Hikvision, déjà inscrits sur la liste noire. Cette décision empêchera les fournisseurs de YMTC de lui expédier des produits américains sans licence, ce qui est difficile à obtenir.

Les 21 entités chinoises de puces AI ajoutées à la liste noire, dont Cambricon et CETC, feront face à une sanction encore plus sévère, car le gouvernement américain bloquera de fait leur accès à la technologie fabriquée partout dans le monde avec des équipes américaines.

Alors que le gouvernement chinois tente de supprimer les barrières entre ses secteurs militaire et civil, « les intérêts de sécurité nationale des États-Unis exigent que nous agissions de manière décisive pour refuser l’accès aux technologies de pointe », a déclaré la sous-secrétaire au commerce de l’administration des exportations, Thea Kendler.

Cette décision s’appuie sur de vastes contrôles à l’exportation imposés à Pékin en octobre pour freiner ses avancées technologiques et militaires, y compris des mesures visant à restreindre l’accès de la Chine aux outils de fabrication de puces américains et à lui refuser l’accès à certains processeurs fabriqués partout dans le monde avec des équipements américains.

Cela survient également alors que le Congrès américain se prépare à finaliser une loi qui interdirait au gouvernement américain d’acheter des produits contenant des semi-conducteurs fabriqués par YMTC, le fabricant chinois de puces mémoire CXMT ou le premier fabricant chinois de puces SMIC.

Jeudi, le département du Commerce ciblera également neuf entités chinoises pour avoir prétendument tenté de soutenir la modernisation militaire de la Chine, dont Shanghai Micro Electronics Equipment Group Co Ltd (SMEE), la seule entreprise de lithographie en Chine. Au total, 35 entités chinoises seront ajoutées à la liste noire, connue sous le nom de liste d’entités.

Mais les annonces de jeudi ne seront pas toutes de mauvaises nouvelles pour Pékin. L’administration Biden envisage de retirer 26 entités chinoises de la liste dite non vérifiée grâce au succès des visites sur place. Reuters a rapporté mercredi qu’il était en cours d’élaboration.

Les entreprises sont ajoutées à la liste non vérifiée si les États-Unis ne peuvent pas effectuer de visites sur place pour déterminer si on peut leur faire confiance pour recevoir les exportations de technologies américaines sensibles, des inspections qui en Chine nécessitent l’approbation du ministère du Commerce.

Les responsables du département du Commerce ont attribué la coopération accrue de Pékin dans les contrôles ponctuels à une nouvelle règle annoncée en octobre. En vertu de cette règle, si un gouvernement empêche les responsables américains d’effectuer des vérifications sur place des entreprises figurant sur la liste non vérifiée, Washington peut les ajouter à la liste des entités après 60 jours.

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